Trois histoires extraordinaires.
1 - Le téléphone de l'ange de service.
Anna Zabelskaya de Moscou raconte :
Un jour je perdis ma chienne. Je l'avais attachée a l'entrée d'une boulangerie, mais en sortant je ne l'ai pas retrouvée. Ma chienne était l'être le plus cher que j'avais au monde.
Pendant trois jours et trois nuits j'ai fouillé toutes les cours voisines et je l'ai appelée sans cesse...
Quelques jours plus tard, une ambulance devait me transporter à l'hôpital. En cherchant ma chienne j'avais pris froid et mon état s'était subitement aggravé, nécessitant une hospitalisation. Je réalisais que plus jamais je ne reverrais ma chère Juliette car même si, par hasard, elle retrouvait le chemin de la maison, je n'y serais pas.
Les femmes qui partageaient ma chambre me racontaient que toutes les nuits je délirais en appelant ma chienne. L'une d'elles, prise de pitié pour moi, me fit part d'une méthode magique, qu'elle avait apprise en secret de quelqu'un : il fallait composer le numéro 555 par l'intermédiaire du téléphone et exprimer simplement son désir le plus cher, en priant.
Si j'avais été en forme je n'aurais certainement pas pris cela au sérieux. Mais à ce moment là, j'étais prête à tout. Alors, j'ai claudiqué jusqu'au téléphone dans le couloir et j'ai composé le numéro. J'entendais des bruits crépitants et froufroutants dans le récepteur, dans lequel je priais pour qu'un miracle se produise.
Le lendemain matin, mes voisines me réveillèrent en criant:" Regarde, n'est-ce pas ta chienne qui traverse la cour ?" Absolument ! Comment avait-elle pu me retrouver ? L'hôpital se trouvait dans un autre arrondissement de Moscou... La joie me donnait des ailes et je volais littéralement dans la cour pour embrasser mon amie poilue. Après une longue étreinte, une peur m'envahit soudain : Comment allais-je faire? Les médecins m'avaient affirmé que je n'aurais pas d'autorisation de sortie avant dix jours. Juliette ne pouvait être admise dans l'hôpital. Alors je me suis approchée du poste de téléphone, j'ai composé à nouveau le numéro magique et j'ai prié : "Que quelqu'un vienne me rendre visite". Deux jours après une chose impossible est arrivée : une voisine de ma défunte sœur qui habitait une autre ville (Tver), d'où nous sommes d'originaires, était venue a Moscou pour une affaire personnelle et voulait descendre chez moi. De mes voisins, elle avait appris que j'étais à l'hôpital. Je lui ai donc donné la clé de mon appartement en la priant de prendre soin de ma chienne et peu de temps après je reçus l'autorisation de sortir de l'hôpital...
2 - Rêves d'un monde souterrain.
Tamara était programmeuse en informatique dans une entreprise militaire de Moscou. Son travail sur ordinateur fut l'une des cause de la détérioration de sa vue. Le nerf optique commençait à s'atrophier. Les médecins étaient perplexes. Elle trouva le courage de partir pour un voyage extraordinaire. Aujourd'hui, Tamara est en parfaite santé. Comment est-elle parvenue à son rétablissement ?
Voici son histoire :
Je ne sais plus le titre de ce livre qui m'est tombé entre les mains, "Le cristal magique" peut-être, je n'en suis pas sure. Ma mère et moi étions sur le chemin du retour de Jaroslavl. Un jeune homme assis à nos côtés dans le train feuilletait un petit bouquin à la couverture rouge. Puis il s'était assoupi, laissant le livre tomber à terre. Je l'ai ramassé, puis ouvert... Peut-être était-ce mon ange gardien qui me fit agir ainsi car il m'était absolument interdit de lire dans un transport, sous un faible éclairage. J'ai ouvert le livre et, du premier coup, je suis tombée sur le chapitre qui décrivait des méthodes chamaniques pour se transporter dans un royaume souterrain en quête de guérison. Je ne sais pourquoi, j'ai cru instantanément que c'était là ma chance.
En arrivant à la maison, je me suis préparée pour ce voyage, dans le détail. L'auteur recommandait d'enregistrer sur magnétophone dix minutes d'une batterie claire qui devait accompagner le voyageur sur le chemin, puis quatre coups brusques comme un signal de retour et encore quatre coups d'une batterie accélérée, comme un signal de la fin du voyage. Avec l'aide de deux crayons et une boite à café vide, j'ai enregistré l'accompagnement demandé. Ensuite, j'ai choisi un moment où personne ne pouvait me déranger. J'ai tiré les rideaux, mis le casque d'écoute et je me suis allongée sur le divan.
L'auteur recommandait de rester couchée quelques minutes tranquillement en visualisant, en guise d'ouverture, un trou dans la terre, un creux ou une caverne... et après le son de la batterie, le voyage imaginaire commençait. J'en ai fait l'expérience.
Le trou, dans lequel je me suis retrouvée, était abrupt et étroit. Mes sensations étaient si réelles que la peur d'y rester me saisit. Cependant, je me dis que ce n'était qu'un voyage imaginaire. De plus en plus, le trou se transformait en pente douce et large. Je marchais rapidement sur le rythme de la batterie. Sans raison particulière, je me suis souvenu de "Alice aux pays des merveilles", lorsqu'elle plonge dans le trou du lapin. Lewis Carrol connaissait-il les anciennes expériences chamaniques ?
Soudain le tunnel prit fin. Je me suis retrouvée dans une caverne immense, inondée par une lumière brillante semblable à celle du soleil. Dans une prairie verte, pâturaient des vaches et au bord d'un petit lac bleu, se dessinait un ancien château. Une image ravissante ! Du côté du château, un homme est venu à ma rencontre. Il m'a saluée d'un mouvement de la main et m'a dit : "On t'attend ici depuis longtemps." Ensuite, nous nous sommes assis au bord d'un ruisseau, en devisant agréablement. Je me suis mise à me plaindre de ma vie et de mes maux. Il me promit que dorénavant tout irait bien. Il me fit baigner les yeux avec l'eau du ruisseau. A ce moment précis, quatre coups forts retentirent. "Il est temps que tu t'en ailles, dit-il, viens plus souvent..."
Le chemin de retour prit un instant. En ouvrant les yeux je me suis retrouvée allongée sur le canapé. Ce n'était pas un rêve, tant les images de la caverne, de la prairie, du château et de mon interlocuteur demeuraient imprimées en ma conscience. Qu'est-ce que cela pouvait-il signifier ?
Lors de la visite suivante chez l'oculiste, celui-ci constata que ma vue s'était améliorée, et après une courte période elle était redevenue normale.
Dorénavant, je recommande la méthode. Mes visites au royaume imaginaire sont devenues régulières. Chaque fois, mon ange gardien me rencontre près du ruisseau. Il me donne des conseils sages et me prévient des soucis éventuels. Il ne se trompe jamais.
3 - L'ange en manteau blanc.
De Valentina Prokhorova, Moscou.
Je ne sais pas ce qui m’a sauvé, mais cette histoire m'est arrivée il y a presque 15 ans. Elle reste en ma mémoire comme quelque chose de magique... J'étais en visite chez des parents sur le fleuve Oka. Le printemps était chaud et précoce ; la glace sur le fleuve avait commencé à fondre par des fissures et des trous. Dans quelques jours la débâcle aurait commencé.
Samedi soir le facteur apporta le télégramme suivant : « Reviens d'urgence, ta mère est gravement malade». J'ai commencé à me préparer pour la route. Il me restait une heure et demi avant le départ du train. Mais pour arriver à la station, il fallait faire un important détour, jusqu'au pont le plus proche. J’aurais pu manquer le train. Il fallait prendre des risques, aller directement à la gare au travers du fleuve Oka.
Quand je suis arrivée au bord du fleuve, j’avait terriblement peur : j'échouerais certainement ! La lune luisait et je voyais toute la glace qui brillait au travers de l'eau fondue. Alors j'ai imploré : "Mon Dieu, aide-moi ! ". Soudain je vis un homme dans un long manteau blanc descendre devant moi sur la glace, se dirigeant prudemment vers l’autre bord. Je saisis ma valise et le suivis. Je marchais en pensant : «Il est étrange, ce grand homme avec des traces si minuscules, comme celles d'un enfant». Ainsi avons-nous traversé le fleuve, lui devant et moi derrière lui. Quand je m'arrêtais, il m'attendait et parfois même agitait sa main pour m'encourager.
Je le suivis toute la route jusqu'à la station, et quand je décidais de m'approcher de lui pour le remercier, il avait disparu.
Où était-il parti, pensais-je, ici, sauf la station, il n’y a rien ! Je me suis approchée de l'employée de service de la station, qui est une parente, et lui ai demandé de me vendre le billet de train. Je lui ai demandé prudemment si elle connaissait cet homme, en le lui décrivant. "Non, je ne le connais pas, m'a-t-elle répondu ; parmi les gens locaux je m'en rappellerais si je le connaissais". Soudain un bruit terrible se fit entendre : c'était la débâcle qui commençait ! Je compris que j’avais traversé le fleuve par miracle, en demeurant vivante et intacte grâce à cette providentielle aide venue d'en haut !
Je suis arrivée à temps à la maison et grâce à mes soins ma mère s'est rétablie. Elle a vécu encore sept ans...
Histoires rapportées et traduites par Helena Howanskaya.
Date de dernière mise à jour : 23/11/2020
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